Cette renaissance de la comédie d’intrigue fut — sans parler des audaces de la satire — ce qui frappa surtout les contemporains de Beaumarchais. Ils furent, les uns séduits, les autres irrités par cette grande nouveauté. Le Mariage fut considéré comme « une monstruosité littéraire ». C’est ainsi qu’en général on qualifie toute œuvre qui contrarie la routine des modes acceptées.
Selon le Mercure de France, « une conception telle que celle de la Folle journée annonce de l’esprit, de la gaîté, de la raison, de la philosophie, du talent et une tête bien organisée ».
Metra, dans sa Correspondance littéraire, dit : « C’est un amphigouri, un imbroglio, un salmigondis des mieux compliqués ».
La Harpe, qui était sévère pour la Folle journée, écrit dédaigneusement : « Elle n’a d’autre intérêt que celui de la curiosité, mais il suffit dans une pièce à événements, et l’auteur, ayant à fournir une longue carrière, s’est rejeté, pour cette fois, dans tout le tracas des journées espagnoles ; il a multiplié les acteurs, les épisodes, les incidents, les surprises, ressources nécessaires de ce genre qui était le sien et qu’il a bien connu ».
Mais l’appréciation la plus intéressante et la plus juste est celle de Grimm : « C’est un imbroglio dont le fil, facile à saisir, amène cependant une foule de situations également plaisantes et imprévues, res-