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LA CENSURE DRAMATIQUE ET LE THÉATRE.

ministre. Il fit remarquer, et non sans raison, que si le malheur avait pu pousser dans une vie facile et légère quelques pensionnaires de Saint-Denis, ce n’était pas un motif pour propager par le théâtre un préjugé et une calomnie qui déshonorent ces pauvres filles de légionnaires, auxquelles l’Etat donne une éducation tout à la fois ménagère et libérale. La réclamation du grand chancelier parut fondée au ministre. Ce sont là, en effet, de ces cruautés sans excuse que la littérature commet. On englobe toutes les honnêtetés, qui luttent et le plus souvent triomphent, dans certaines chutes qui ne sont point particulières à ces enfants aux prises avec toutes les difficultés de la vie. Une mesure radicale fut prescrite ; depuis lors il ne parut plus nécessaire qu’une femme entretenue fût presque forcément une ancienne élève de Saint-Denis.