Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

«  Chat Rampant » et « Yeux d’étoiles » partirent à toute vitesse, suivis de près par « Vieux Rocher, » qui faisait tout bas des menaces terribles contre les Apaches.

Ils galopèrent ainsi tous trois le long du Concho, dans la direction de la lueur, qui dominait encore la longue ligne noirâtre marquant le cours du ruisseau.


CHAPITRE XI
SUR LA PISTE

L’endroit où quelques heures auparavant se trouvait la maisonnette couverte de vignes et dans laquelle Marion avait bercé son enfant, en attendant le retour de son mari, n’était plus qu’un espace couvert de ruines fumantes lorsque nos trois amis ; « Vieux Rocher, » « Chat Rampant » et « Yeux d’Étoiles, » sur leurs coursiers blancs d’écume, y arrivèrent.

La vue du triste spectacle les navra, et ils ne purent proférer une seule parole.

Depuis longtemps ils étaient à peu près convaincus que la demeure de leurs amis avait été détruite, mais à présent leurs craintes étaient tout à fait réalisées.

Les chevaux s’étaient arrêtés comme s’ils avaient su que leur longue course était au terme. Il avaient été poussés avec la même vigueur que si la vie de leurs maîtres avait dépendu de leur vitesse et ils étaient presque rendus.

« Pieds légers » paraissait le plus abattu des trois et tremblait de tous ses membres.

Le chef sauvage ne dit pas un mot, mais donnant la bride de son cheval à tenir à sa femme, il sauta par terre, ainsi que son compagnon blanc.

Ils commencèrent tous les deux à examiner avec soin le terrain.

De temps en temps quelque parole ressemblant à un juron s’échappait de la bouche du vieux trappeur, ou un uhg ! de surprise ou de satisfaction disait que « Chat Rampant » trouvait quelque chose. Les pistes des sauvages étaient aussi visibles pour eux que les caractères d’un livre pour une personne instruite.