Ceux qui veulent devenir savants ne sont pas plus favorisés ; à quelles pénibles ou désagréables obligations ne sont-ils pas astreints, dès l’enfance !
Plus tard, ils voyagent pour s’instruire, et quand, au prix de fatigues, de veilles, d’abstinences sans nombre, ils croient saisir la science, ils tombent malades :
De là sont affligez les uns de l’ophthalmie,
Infirmité des yeux, des liseurs ennemie
Autres de dispepsie à l’estomac recru
Pour les Muses baiser et rebaiser trop dru,
De palleur, de maigreur, et de vieillesse prime.
Il ne faut pas forcer la nature ; l’homme qui veut tout savoir tombe dans le sillon enflammé de Phaéton et d’Icare — il s’expose, ajoute de lui-même Rivière à une aussi déplorable chute que ces politiques trop ambitieux,
Sous Tibère, Sejan et sous Henry quatriesme,
Le guerrier de Biron[1].
La gloire, ainsi acquise, n’est qu’un vain fantôme, il faut s’humilier pour respirer ce grossier encens populaire. Les misères humaines donnent ensuite matière à une dissertation pleine d’amertume ; comme dans les anciens poètes, comme dans Shakspeare, tous les âges défilent, l’enfance débile, la jeunesse avec sa
- ↑ Ce ne fut pas seulement en France que la tragique catastrophe de Biron occupa les imaginations. Georges Chapman fit représenter à Londres The conspiracie and tragoedy of Charles, duke of Byron, marshall of France (1625).