Pren conseil en secret d’une tienne voisine
Que cognoistras fidelle, et l’envoyé pour voir…
Si elle est droite et saine, ou torte et maladive,
Mesnagère ou faitarde[1], aux ouvrages active
Ou de soye ou de laine, ou filant sans arrest,
Car la femme pudique à ces choses se plaist.
Si le malheur veut que, malgré tant de précautions, tu sois tombé sur une méchante femme, cherche d’abord à l’amadouer, mais, — l’on croit entendre ici celui qui mit à la raison la mégère de Shakspeare[2],
Si le bruit et les cris plus sage ne la font,
Tu la dois chastier sans aucune remise ;
Où la douceur ne sert faut user de main-mise.
Toutes sortes d’avis pour prévenir le dommage dont s’égayaient, à tort, nos pères malins et gaulois, précèdent d’intéressants conseils sur l’éducation des enfants, sur la direction qu’il convient d’imprimer, dès l’âge le plus tendre, à ces jeunes esprits :
Surtout ne donne pas, ô père, liberté
À tes petits enfans de hanter compagnie,
Qui en fait ou propos use de vilennie…
Tousiours tiennent entre eux les mondains jouvenceaux