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POETÆ MINORES ARMORICI

écrit en strophes, et en vers de huit syllabes ; voici la moins compromettante des strophes citées par la Bibliographie :

L’honneur ne gist qu’en la pensée,
Ny le mal qu’en l’opinion,
Ceux qui ne l’ont point offencée,
Vivent exempts de passion.

Rien, en somme, n’est moins certain que l’origine bretonne de ces vers ; qui sait si Arnault, de Nantes, n’est pas de Mantes, ou d’ailleurs ? Puisque je suis sur le chapitre des attributions, des suppositions, je rappellerai que M. Édouard Fournier (Poètes français de Crepet, tome II, page 660), insinue que le sémillant abbé Mathieu de Montreuil était probablement né en Bretagne, vers 1620. C’eût été une précieuse recrue pour notre Anthologie, où il eût donné la main à ses amis, Jean de Montigny et l’abbé de Francheville. Malheureusement, les éditeurs de Montreuil, M.J.-V.-F. Liber, M. Octave Uzanne[1], le font Parisien, et c’est trop peu de son séjour en Bretagne, et même de sa longue intrigue avec la sénéchale de Rennes, pour aller contre une opinion aussi généralement reçue.

Olivier de Gourcuff.
  1. Toutefois, M. Octave Uzanne ne serait pas éloigné de voir dans Mathieu de Montreuil un Breton ; notre confrère fonde cette croyance sur certaines lettres du poète qu’il a si gracieusement édité. C’est toujours un texte formel qui manque : pourquoi Jal n’a-t-il pas tranché la question ?