Trouin, (Paris, Didier, 1882), a trouvée décrite dans plusieurs manuscrits du temps, était — dit un contemporain — l’ouvrage d’une vengeance outrée et d’une haynerecuite, et le plus beau chef-d’œuvre du prince d’Orange. » Écoutez comment en parle le poète :
Figurez-vous donc un navire,
De trois ou quatre cens tonneaux,
Si bien fabriqué qu’on l’admire,
Et qu’on l’estime un des plus beaux ;
Un grand navire, où sont encloses
Mille et mille terribles choses ;
Un grand navire à triple pont,
Dont les spacieuses entrailles
Sont toutes pleines de mitrailles :
Voyez combien il est profond !
Ce ventre si gros et si large,
Dont le poids fait trembler la mer,
N’a pour cargaison et pour charge
Que des marchandises d’enfer.
On y conte cinq cens dragées,
Du goût des âmes enragées ;
Pour parler sans obscurité,
Ce sont cinq cens bombes terribles,
Dont cent matières combustibles
Remplissent la capacité.
Ces bombes sont pleines de soufre,
De salpêtre et de vitriol,
De nitre, de camphre et de poudre (sic),
De résine et de pétréol,
Toutes matières inflammables
Et d’enflammer aussi capables,