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DE SAINT-MALO

Quand, un jour, on lira l’histoire)
Qu’on n’a perdu que du sommeil.

L’expédition des Conchées, rocher sur lequel on ne faisait que creuser les fondements d’un nouveau fort, ne réussit qu’à déranger de leurs travaux quelques ouvriers pacifiques ; c’est encore un coup d’épée dans l’eau, où vont s’égarer tant de bombes londriennes ; quant à l’échauffourée de Cézambre, le pillage du couvent des Récollets, et les sacrilèges horreurs qui le rendent odieux n’en atténuent pas le côté ridicule :

L’Anglois approche donc de terre,
Il y met pied, il y descend,
Toujours en main le cimeterre ;
Mais Dieu sçait si l’on s’y défend.
Un pauvre gouteux, avec peine,
Vient au devant du capitaine,
(C’est un des frères Récollets,)
Un frère simple et sans malice,
Qui luy fait offre de service,
Qui luy présente ses respects.

Mais c’est sur la fameuse machine infernale, que les Anglais, dans leur dessein d’anéantir la ville, lancèrent, le dimanche 29 novembre, sur ce monstre au grotesque avortement, que notre auteur allume et concentre sa verve caustique ; la formidable machine ou carcassière infernale, que le bénédictin breton, Dom Leduc, a célébrée en vers latins, et que M. l’abbé Poulain, auteur d’une intéressante histoire de Duguay--

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