mourait d’un transport au cerveau, que Mme de Sévigné attribue à l’excès du travail : « c’est ce qui l’a tué, il s’est épuisé. »
Dans le cours d’une vie aussi agitée, et si brusquement interrompue, Jean de Montigny trouva le temps de cultiver les lettres. Disciple et ami de Chapelain, il publia, en 1656, une Lettre à Éraste (Linière), pour répondre à son libelle contre la Pucelle ; à cette spirituelle et mordante satire il faudrait joindre une Oraison funèbre d’Anne d’Autriche, qui fut imprimée à Rennes, en 1666, et le discours de réception à l’Académie ; quelques lettres ou relations des voyages de la cour, éparses dans les recueils du temps, compléteraient le bagage littéraire de Montigny — son bagage en prose, du moins, car il écrivit aussi en vers, et semble avoir eu pour la poésie une prédilection marquée. Plusieurs pièces du Recueil de Serçy sont signées : l’abbé d’Ingitmon (transparent anagramme) ; voici l’une des plus courtes et des mieux troussées :
Le monde est d’humeur médisante,
On dit déjà je ne sçai quoy
De vous, Philis, avecque moy ;
Par charité, mignonne, empeschons qu’il ne mente.
Cela est joli, mais un peu leste pour un abbé ; passons vite. Un poème de longue haleine, inséré dans les poésies de Montplaisir et ailleurs, nous révèle, chez Jean de Montigny, de sérieuses qualités de composition et de style.
Quoiqu’il y ait peu ou point de rapport entre le