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RENÉ DE BRUC DE MONTPLAISIR

De ses crimes, passés la miène est étonée,
Et sent des mouvements nobles et vertueux.

Depuis que je languis oisif, voluptueux,
On a vu douze fois recommencer l’année.
Je veux changer d’objet, changer de destinée ;
Et désormais au Ciel j’adresse mes seuls vœux.

C’est marcher trop longtems parmi des précipices,
C’est voguer trop longtems dans la mer des délices ;
Il est tems à la fin de s’assurer du port.

Déjà les saints pensers, que mon Sauveur m’envoie,
Me détachent du monde avec si peu d’effort,
Que je fais ma douleur d’en avoir fait ma joie.

Voilà un repentir bien établi et qui permettra aux curieux de lire in extenso les gaietés poétiques du jeune marquis, puisque tout est bien qui finit bien.


Bibliographie

Poésies de M. de Bruc de Montplaisir. Amsterdam, 1759.

Stéphane Halgan

Nous donnons ici tout entière la ballade ide Montplaisir au duc de Saint-Aignan, telle que Lefebvre de Saint-Marc l’a prise dans le Recueil de Sercy ; c’est un joli échantillon de cet ancien petit poème, si essentiellement français, la Ballade, dont un Trissotin seul pouvait dire :