JEAN BARRIN
DE LA GALISSONNIÈRE
e nom de Barrin de la Galissonnière fut
porté, presque en même temps, par deux
hommes bien différents de caractère et de
destinée : le lieutenant général des armées
navales, marquis de la Galissonnière, que son intégrité
et son courage mirent en haute estime ; et Jean
Barrin, un écrivain qui respecte assez peu la délicatesse
de ce lecteur français que Boileau peignait,
non sans indulgence, si prompt à s’alarmer des licences
de la plume. Cet auteur d’un livre dont le titre, sans
plus, effaroucherait les moins sévères, a de quoi nous
étonner : il était Breton et il était prêtre, double honneur
qui l’aurait dû porter vers les pensées saines et
honnêtes. Mais toute règle à ses exceptions ; la rude
terre celtique, l’âpre rocher malouin ont produit un
Maupertuis, un La Mettrie, qui donnaient à la science
un étrange ragoût de frivolité libertine ; Duclos, qui