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PHILIPPE LE NOIR

de ces temps difficiles, en 1683, que Philippe Le Noir, classant des notes, assemblant des documents, rédigea son « Histoire du Calvinisme en Bretagne, » restée manuscrite à la Bibliothèque publique de Rennes, jusqu’en 1851 ; elle fut alors imprimée par les soins de M. le pasteur Vaurigaud. Cet ouvrage, très intéressant pour les annales de la Réforme, et écrit avec une modération qui honore son auteur, a inspiré au bénédictin Dom Charles Taillandier un éloge qu’ont reproduit les biographes de Le Noir : « À l’entêtement près qu’il montre partout pour sa secte, c’est un homme de bonne foi, qui raconte sans passion, et qui expose les faits tels qu’il les trouve consignés dans les mémoires qu’il suit. » Les dernières années de Philippe Le Noir ne furent pas heureuses ; ayant enfreint l’édit du roi qui défendait aux ministres protestants de recevoir aux offices ou prêches aucun nouveau converti au catholicisme, il fut dénoncé et condamné à être emprisonné à Nantes. Il évita l’effet de cette condamnation en s’expatriant ; il se réfugia en Hollande, fort âgé déjà, et y mourut. Pas plus que celle de sa naissance, on n’a pu découvrir la date de sa mort.

Le poème d’Emmanuel, qui n’eut pas moins de six éditions au XVIIe siècle (les deux dernières ont été imprimées par Louis Vendosme, à Paris, et par René Péan, à Saumur), et que l’on rééditait encore, selon l’abbé Goujet ; au début du siècle suivant, ce poème n’a pas grandes prétentions à l’originalité. Philippe Le Noir ne se donne guère que comme un simple