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DU BOIS-HUS

très longue invocation à la France, qui ouvre le poème, je détache cette stance haute en couleur :

Le seul règne de ton Louys
A fait voir icy bas le siècle des merveilles,
Et ses rares vertus, qui n’ont point de pareilles,
Tiennent de leur esclat les peuples esblouys ;
Trente ans de royauté luy font trente ans de gloire ;
Quand il l’ordonne, la Victoire
Porte fidellement son nom de toutes parts,
Et dessous son portrait deja l’Europe admire
De voir estropiez les aigles de l’Empire,
Les lions espagnols, les anglois leopards.

Après ces deux vers moulés d’un seul jet et d’une facture superbe,

Les fils des grands héros naissent dessus les palmes,
Et leurs langes se font de pièces d’estendars,

je rappelle ce vœu d’un bon royaliste :

Cessez, siècles futurs, de vous plaindre du sort,
Des daufins éternels vous donneront des princes,
Et le sang de Bourbon régira vos provinces,
Malgré la faux du temps et les lois de la mort.

Du Bois-Hus promet à Louis XIV la conquête de l’Europe… au moins ; l’heureux souverain enchaînera les fleuves, l’Oder, le Tage, la Tamise, ce Danube « jadis françois », que voici fort pittoresquement dépeint :

Cette longue couleuvre d’eau,
Qui sort toujours du flanc des plaines forestières,