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DU BOIS-HUS

La France, depuis tant de mois,
Attend qu’une des belles voix
Dont elle adore la musique,
Espousant l’intérêt de ses félicitez,
D’une veine héroïque,
En porte la nouvelle à toutes ses citez.
Paris a tant d’esprits…
Qui rempliraient le monde
De l’esclat de son nom et du bruist de leurs vers.

Mais Du Bois-Hus craint que son zèle poético-patriotique ne l’ait entraîné un peu loin ; il souhaite simplement que les poètes avec la plume, comme les guerriers avec l’épée, célèbrent la bienvenue du dauphin ; malgré sa petite incartade, il est plein de respect pour les beaux esprits, ses maîtres, à qui il doit ce qu’il sait :

C’est de vostre puissant secours
Que j’attens mes plus beaux discours,
Chères muses, françoises fées,
Et vous, juges sçavans de mes premiers travaux,
Pardon, divins Orphées,
Je vous veux pour tuteurs et non pas pour rivaux.

Après cette digression, Du Bois-Hus reprend l’encensoir un moment quitté. Il veut que la nature des rives prochaines se mette en fête pour la venue élu dauphin ; il évoque, non sans charme, les nymphes et les dryades, habitantes de la campagne parisienne :

Allez, nymphes de nos prairies,
Pillez tous les jardins, cueillez tous les thrésors