Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/157

Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
DU BOIS-HUS

Malherbe au roi Henri allant en Limousin, et bien supérieurs à la malencontreuse élucubration de Boileau sur la prise de Namur. La défaite des Espagnols et des Impériaux, la conquête du duché de Bar, de la Lorraine et de l’Alsace, la prise d’Arras, continuent à exciter la verve belliqueuse de Du Bois-Hus, qui se souvient à propos qu’il est Breton pour dire à l’un des chefs de l’armée :

Tu recevras enfin de nostre Potentat
Cette fameuse espée
Dont Clisson et Guesclin ont soutenu l’Estat.

L’éloge de Richelieu rayonne tout naturellement au-dessus de ces trophées ; transporté d’enthousiasme, le poète va jusqu’à lui promettre la papauté :

Le Ciel, qui le destine à gouverner un jour
La barque de saint Pierre,
Luy fait faire sur nous l’essay de son amour.

Dieu a témoigné une bienveillance infinie à Louis XIII en lui donnant un tel ministre, mais il a mis le comble à ses faveurs en lui permettant de revivre en la personne du Dauphin : c’est à cet auguste enfant que Du Bois-Hus consacrera désormais les efforts de sa muse.

Comme Quintilien, qui commence l’éducation de l’orateur dès le sein maternel, notre poète aborde l’enfant royal avant même qu’il soit né ; il n’est pas jusqu’au retard des couches d’Anne d’Autriche qui ne lui soit un motif détourné de louanges :