pas de la mesure, et elle se fait écouter avec plaisir, quand elle félicite Richelieu de porter Louis le Juste à de hauts faits, dignes de son sang et de sa grandeur, et de le faire plus glorieusement régner que « ces princes solitaires, qui, toujours enfermez dans un cabinet, ne voient jamais leur païs que dans la carthe, ne paroissent dans les armées que sur la monnoye qu’on distribue à leurs soldats, et passent le plus beau de leur aage dans une royauté oisive. » Si, après ce premier exemple de justesse dans la pensée et de pittoresque dans l’expression, je cite la phrase suivante, si entachée de préciosité, c’est qu’en expliquant une fois pour toutes le titre du livre, elle met bien en lumière l’antithèse d’où l’auteur a tiré ses plus sûrs effets : « C’est une nuict qui donne un sauveur aux hommes, et un jour qui fait naistre un héritier à la France… une nuict divine, un jour royal… une nuict, la plus heureuse des nuicts, un jour, le roy de ses frères… » Cette opposition cadencée se poursuit pendant deux pages : Jésus-Christ est né la nuit, le dauphin le jour ; admirable contraste qu’un écrivain, même le moins imbu des doctrines de Marini et de Gongora, n’avait garde de laisser échapper ; Bethléem et le Louvre, les lys et la croix, le poète, de sa plume chrétienne et française ensemble, n’a pas trouvé de plus beau spectacle à placer sous les yeux de Richelieu.
Mon dessein n’est pas de m’étendre sur Du Bois-Hus prosateur ; il me faut résister au désir de citer sa curieuse apostrophe contre La Rochelle, « le donjon