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RENÉ GENTILHOMME

dix ans de vie encore au poète, qui, né au bord de la mer, mourut sur les rives de l’Erdre.

La meilleure de toutes ses pièces de vers est un sonnet adressé à un ministre du roi. Il y raconte sommairement son autobiographie, et mendie, il est vrai, mais de façon assez fière. Voici ce sonnet :

Comte illustre et royal ministre de ce roy,
Que j’ai prédit trois ans même avant sa naissance,
Dieu donna par ma voix, pour couronner la foy,
Le monarque des lys aux saints vœux de la France.

En cent lieux j’ai passé pour prince, et ma science
M’a sauvé des périls et vaincu tout effroy :
Vainqueur, j’ai combattu des monstres d’ignorance ;
En constance et bonheur peu s’esgallent à moy.

Seul et surpris trois fois, j’ai ravy les épées
De cruels assassins s’estimant des Pompées.
Du monarque des roys je fus ambassadeur.

Dans les palais dorés je vis libre avec gloire ;
C’est beaucoup, et c’est peu pour orner mon histoire,
Si ta main ne me donne et de l’or et ton cœur.


Bibliographie

« Poesies rares et nouvelles d’auteurs extraordinaires ; à Paris chez Michel Landron, imprimeur dans l’isle du Palais, mdclxii. »

Il est probable que les premières poésies de l’Es-