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PAUL HAY DU CHASTELET

la mort, pour ce qu’il faut augmenter la payne de ceux qui ont faist les levées, presté leurs maisons et soustrait les autres de l’obéissance qu’ils doibvent au Roy… J’ay desjà fait plus de 60 décrets de prise de corps qui estonnent toute la province, et vous puis dire que j’ai fait de si puissantes informations que la preuve ne nous manquera point. J’ay fait prendre neuf chevaux sur le baron de Cirey, entre lesquels est son cheval de bataille, sur lequel il estoit monté à la prise de M. de Montmorency. Nous avions proposé de le mettre à la charrette de l’exécuteur qui conduira les tableaux ; toutefois, pour ne rien faire d’extraordinaire, nous y penserons auparavant… »

Habemus confitentem reum, comme on dit au palais. On ne s’étonnera pas, après cela, de rencontrer les vers suivants dans la prétendue Apologie, ainsi intitulée par antiphrase :

Dehors il est hautain, sévère et glorieux.
La morgue en est tragique et le front furieux.
Il remplit l’univers d’eschaffaux et de roues.
Son plaisir est d’abattre, et de voir dans les boues
Tout ce que le destin a fait de plus puissant.
Ce sacre est bien appris à voler l’innocent ;
Le sang est son ragoust, et les yeux pleins de larmes,
Pour d’autres que pour luy n’ont jamais eu de charmes.

De tout ceci résulte qu’il faut absolument rayer cette pièce du recueil des Mazarinades. Elle n’a pu être composée que de 1633 à 1636, alors que personne ne pouvait soupçonner la rapide élévation de Mazarin qui n’était encore qu’un très petit person-