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PAUL HAY DU CHASTELET

Et que cette jument, du coup qu’elle a tiré
Vengera le cheval du baron de Ciré,
Ce grand cheval de Mars qui donna tant de joye
Aux peuples assemblés dans les places de Troye,
Et qui fut au timon d’un sale tombereau
Pour conduire au marché la fiente et le bourreau.

J’expliquerai bientôt ce que signifient ces bizarres allusions : mais je dois tout d’abord observer que M. Moreau écrit en note du titre : « Malefas est Isaac de Laffemas, l’auteur du Frondeur désintéressé qui précède. L’Apologíe a été composée par Paul Hay, marquis du Chastelet. »

On connaît assez le maître des requêtes Isaac de Laffemas, le célèbre bourreau si dévoué au premier cardinal : je juge donc inutile de le présenter aux lecteurs : il partage avec Laubardemont une renommée peu enviable de cruauté systématique dont nous aurons tout à l’heure des preuves authentiques. Je ne conteste pas qu’il ait écrit, en 1650, une pièce intitulée : le Frondeur désintéressé : mais je tiens pour certain que Paul du Chastelet, simple seigneur et non pas marquis du Chastelet, dont la terre fut seulement érigée en marquisat pour son fils, en 1682, n’a pu, étant mort en 1636, composer une Apologie pour répondre à ce Frondeur. Par conséquent, le dilemne suivant se pose : ou bien la date assignée à l’Apologie est fausse, ou bien il ne faut pas l’attribuer à Paul du Chastelet.

Je remarquerai d’abord que cette pièce ne peut être classée à priori parmi les nombreuses répliques au

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