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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

vement, des bains non achetez de la Gascogne, des Pyrénées, de Cauderets, Aigues-Caudes, Baigneres,

Où le peuple estranger accourt de tous costez[1],

a été suivi, dans cette voie, et bien dépassé, par Gamon ; celui-ci a écrit sur les sources minérales, déjà exploitées de son temps, une page précieuse et que j’abrège à regret :

Je tay du Vivarais les ondes sulfurees,
Du rocheux Perigord les sources desirees,
Des bains chauds de Vichy et les flots exaltez
Des sourcils du Mont-D’or, de neges argentez ;
L’Auvergne porte Abein, le Quercy Cransac donne,
Languedoc, Baleruc, le Bassigni, Bourbonne,
Bourbonne de qui l’eau, par son chaud vehement,
Les breches de santé repare impunément[2]

Je reviens à Rivière, qui, après avoir discouru de l’eau, fin argent, crystal liquide, que le firmament enserre, décrit les autres jouissances qui charment les immortels, le parfum des fleurs, les extases de la musique :

Qui aime la musique (ordinaire désir
Presque des Immortels), il entend à plaisir,
En extase ravy, cent et cent basses contres,
Cent tailles, cent dessus, autant de hautes contres,

  1. Du Bartas, 3e jour de la Sepmaine ; Encausse, Barège, sont encore
    mentionnés ; Aigues-Caudes (les Eaux-Chaudes).
  2. Gamon, Semaine, p. 85 : Pougues, Spa, (des Liégeois le recours), ne sont pas oubliés, non plus que bien d’autres, dans cette énumération qu’il serait piquant de mettre en regard d’un livre moderne, le Guide aux Eaux Minérales du Dr Constantin James, par exemple.