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INTRODUCTION

main gantée de Montplaisir le décoche aisément ; il se change en massue dans l’espèce de gazette rimée par laquelle un Malouin, né malin et aimant le gros rire, riposte à la ridicule expédition des Anglais contre sa patrie, en 1694.

Les femmes — cette galanterie est un simple hommage à la vérité — tiennent un rang fort honorable sur le Parnasse breton du XVIIe siècle. La noble voix qui s’élève, qui célèbre en accents plaintifs la mort de Henri IV, est celle de la princesse Anne de Rohan. Catherine Descartes emprunte à son illustre oncle, qu’elle loue dignement et paraît revendiquer pour la Bretagne, quelque chose de son fier bon sens. Henriette de Castelnau, comtesse de Murat, croise les élégances parisiennes sur le costume breton dont sa personne et ses écrits aiment à se parer. Julienne Cuquemelle a été appelée la Cynthie des Bretons ; il semble que sa piété et sa modestie l’aient seules empêchée de devenir l’égale d’Anne de Schurmann ou d’Olympia Morata.

Que conclure de ce bref exposé du mouvement poétique en Bretagne, de la fin du règne de