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acheté les provisions pour le déjeuner. (Il se débarrasse de son panier.) J’attends aussi Gustave… Gustave, c’est mon neveu… il va venir demeurer avec moi pour me tenir compagnie et faire mon bezigue chinois, le soir, après dîner. Et je commence à être surpris ! surpris et inquiet ! Il devait arriver hier, mon neveu Gustave, et il n’est pas venu. Il m’a bien promis de ne se rendre sous mon toit qu’après avoir rompu une liaison que je me permettrai de qualifier d’irrégulière… avec une certaine demoiselle qui ne rougissait pas de répondre au sobriquet de Pomme d’Api… Je vous demande un peu… A-t-il rompu, ou n’a-t-il pas rompu ?


Scène II

RABASTENS, GUSTAVE. (Gustave, depuis quelques instants, a paru au fond. Il a l’air accablé, consterné ; d’une main il tient un petit sac de voyage et de l’autre il traîne une malle assez lourde.)
GUSTAVE.

Mon oncle !

RABASTENS.

Gustave !

GUSTAVE, se jette en gémissant dans les bras de Rabastens. La malle et la valise tombent par terre.

C’est fait, mon oncle ! c’est fait… Je l’ai quittée ! Ah ! mon oncle, mon oncle !

RABASTENS.

Eh bien, voyons, mon garçon ! Allons donc ! allons donc !… En voilà assez… en voilà assez !…

COUPLETS.
GUSTAVE.
Mon oncle, ne vous fâchez pas,

Je vous obéis, je me range,
Je viens me jeter dans vos bras,
Mais c’est égal ! c’était un ange !
Un ange ! un ange ! un ange !