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- Oui, c’était bien à Nanterre…
- Je vois encore la rosière…
- Elle était sèche, plate et maigre comme un clou,
- Cheveux rouges, pieds difformes,
- Cagneuse et des mains énormes !
- Nous avons éclaté tous deux d’un rire fou !
- Et monsieur l’adjoint au maire,
- Qui marchait droit et sévère,
- D’un regard furibond aussitôt nous toisa.
- Je lui dis : « Votre petite
- « N’aura pas eu grand mérite
- « A rester chaste, avec le joli nez qu’elle a ! »
- Puis gaîment prenant la fuite,
- Nous allâmes chercher vite
- Dans les bois… pour rêver… un favorable endroit…
- Il faisait un temps superbe,
- Nous avons dîné sur l’herbe ;
- Je me rappelle encor le pâté de veau froid !
- Ah ! comme j’étais confiante,
- Folle, gaie, insouciante…
- Et ce jour-là, mon Dieu !… que c’est loin… que c’est près !
- Mon cœur était tout en fête…
- Fallait-il être assez bête
- Pour croire que cela ne finirait jamais !
GUSTAVE.
- De grâce, écoute-moi, sois bonne.
- Je fus cruel, oui, je le sais,
- Mais rends-moi ton cœur et pardonne
- A qui t’aime plus que jamais.
CATHERINE.
- Non, je ne veux pas vous entendre.
GUSTAVE.
- Écoutez-moi.
CATHERINE.
- Mon cœur je ne puis vous le rendre.
GUSTAVE.
- Pomme d’Api ! Pomme d’Api !
- Ton petit cœur est attendri
- Au souvenir des jours heureux :
- Je vois des larmes dans tes yeux.