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GUSTAVE.

Au fait, je n’ai que ce que je mérite.

Il va tomber, désolé, sur une chaise à droite. — Il tire de sa poche un petit portefeuille et de ce petit portefeuille une petite photographie. — Il se met à regarder cette photographie en poussant de gros, de gros soupirs. — Il cherche à se faire entendre de Catherine, qui reste complètement indifférente.

GUSTAVE, voyant que ses gros soupirs ne font aucun effet.

Pomme d’Api !

CATHERINE.

Quoi ?

GUSTAVE.

Savez-vous ce que je regarde là ? Une photographie.

CATHERINE.

Une photographie ?

GUSTAVE, se levant.

Oui, de vous et de moi… Il n’y a pas deux photographies, il n’y en a qu’une… Oh ! comme nous sommes près l’un de l’autre… Je vous en prie, cessez donc d’éplucher pendant cinq minutes. (Catherine fait signe que non.) Non ! vous ne voulez pas ! Ça vous amuse donc ? (Catherine fait signe que oui.) Ah ! si ça vous amuse !… Ils sont pourtant bien gentils, ces deux portraits… (Il va près d’elle. Elle lui tourne le dos.) Ça me rappelle, à moi… Et ça devrait vous rappeler, à vous…

DUO.
GUSTAVE.
C’est un dimanche, un matin,
Que nous avons pris le train,
A la gare
Saint-Lazare.
CATHERINE.
A la gare
Saint-Lazare !
GUSTAVE.
Vous en souvient-il ? C’était
Le jour où l’on couronnait
La rosière
De Nanterre !