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RABASTENS.

Parce qu’il avait une maîtresse et que ça durait depuis trop longtemps, et qu’alors je l’ai obligé à la quitter.

CATHERINE, très-vivement.

Ah ! c’est vous qui l’avez obligé ?…

RABASTENS.

Oui, c’est moi… Deux ans !… il y avait deux ans que ça durait !…

CATHERINE.

Mais cependant s’ils s’aimaient ?… C’est bien gentil de s’aimer.

RABASTENS, à part.

Comme elle a dit ça !… Et elle me trouve encore de la fraîcheur… (Catherine va tourner près de la porte à droite.)

CATHERINE, s’apercevant que Rabastens la regarde, redescend vivement.

Si vous vouliez bien me mettre un peu au courant du service.

RABASTENS.

Certainement ! D’abord il faut faire le déjeuner ; la cuisine est par là… (Il montre la porte de gauche.) Je vais vous conduire…

CATHERINE.

Bien, monsieur.

RABASTENS.

Tenez, les provisions sont dans ce panier… C’est lourd, hein ?…

CATHERINE, qui a pris le panier.

Non, pas trop.

RABASTENS, à part.

Elle est ravissante, cette petite bonne-là. (Haut.) Mais si, c’est lourd. Donnez-moi ça…

CATHERINE, voulant garder le panier.

Mais je ne veux pas, monsieur, laissez donc…

RABASTENS.

Mais non, mais non… je veux vous porter ça jusqu’à la cuisine. (Petite bataille. Au moment où Gustave paraît, Catherine a le bras gauche et Rabastens le bras droit passés dans l’anse du panier.)