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GUSTAVE.

Oui, mon oncle, j’y vais… Et déjeuner ?… Est-ce qu’on déjeunera bientôt ? Je me sens un grand creux.

RABASTENS.

Il se meurt d’amour et il se sent un grand creux !… Mon Dieu, le déjeuner… Je ne sais pas trop quand on déjeunera, parce que, à cause de toi, j’ai renvoyé ma femme de ménage et je prends une bonne… Et elle n’est pas arrivé, la nouvelle bonne… mais elle va venir…

GUSTAVE.

Elle sera vieille, n’est-ce pas, mon oncle, vieille et laide ?

RABASTENS.

Vieille et laide, pourquoi ça ?

GUSTAVE, reprenant sa malle.

Parce que ça fait trop souffrir, les autres… Celles qui sont jeunes, celles qui sont jolies… on est forcé de les aimer, on est forcé de les quitter, et alors… Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! (Il sort à droite en traînant sa malle.)


Scène III

RABASTENS, seul.

Veux-tu bien te taire !… les voisins vont se plaindre… il y a justement la dame du second qui est accouchée d’avant-hier… (On frappe à la porte.) Entrez.


Scène IV

RABASTENS, CATHERINE (Catherine parait, entre-bâillant la porte, en gentil costume de paysanne.)
CATHERINE, un papier à la main et lisant.

M. Raba… M. Raba… M. Rabastens, c’est bien ici ?