Je suis ! il est ! nous sommes tous Français !
Et je pourrais m’évanouir !
Je suis mal à mon aise !
Ainsi donc, seigneur Fè-ni-han…
Ne m’appelez plus de ce nom détesté !
Et quel titre vous donner ?
Aucun ! aucun ! Appelez-moi môssieu ! appelez-moi butor ! appelez-moi âne si vous voulez ! mais ne m’appelez plus Fè-ni-han.
Vous êtes pourtant ce grand prince qui…
Non, cent fois non !
Vous êtes pourtant ce grand prince que…
Non ! mille fois non ! Ma foi, tant pis, j’éclate ! Non ! je ne suis pas ce grand prince qui, ni même ce grand prince que ! Je suis Anastase Nourrisson, et voilà tout ! Oui, mes amis ! oui, cher Ké-ki-ka-ko…
Cérisy !
Cérisy !
De Cérisy !
De Cérisy !
Alfred de Cérisy !
Alfred de Cérisy !
Le vicomte Alfred de Cérisy !
Le vicomte Alfred de Cerisier, si cela peut vous être agréable
Cérisy !
Ah ! Cérisy ! Je me trompais de branche, voilà tout. Oui, cher vicomte Alfred de Cérisy ; oui, chère Fé-an-nich-ton…
Virginie Durand !
Oh ! Virginie ! un petit nom français ; je l’aime mieux ! Virginie ! Quelle ivresse ! (la serrant dans ses bras.) Embrassons-nous, Folle-ville !
Eh bien ! Monsieur Nourrisson, du calme.
Oui, cher de Cerisier !…
Cérisy ! Cérisy !
Je prends toujours le noyau à côté ! Oui, cher de Cérisy, Français sous des habits de Chinois ! oui, chère Virginie, Française sous des habits de Chinoise ! Oui, mes amis ! oui, mes compatriotes ! car vous êtes de Cérisy, Virginie, mes amis, mes compatriotes ! Je n’ai jamais su ni pourquoi ni comment ! mais cela m’est bien égal ! Ah ! vous avez cru que je descendais des augustes souverains de ce pays, et que je régnais, et par droit de conquête, et par droit de naissance ! Ah bien, ouiche ! (solennellement.) Né à Brives-la Gaillarde, le premier… (Fé-an-nich-ton et Ké-ki-ka-ko lui tournent immédiatement le dos.) Non ! non ! rassurez-vous ! je ne vous conterai pas mon histoire ! j’arrive droit au dénouement ! il est lugubre ! Je fus traîné, il y a huit ans, devant le prince Fè-ni-han, le vrai, le seul, l’unique…
L’eunuque !
L’unique…
L’eunuque.
Nique.
Nuque.
Assez ! assez ! assez !
Celui dont je ne suis qu’une déplorable contrefaçon ! (changement de place.) Venons par ici, nous serons mieux ! (Avec l’accent marseillais.) Étranger, me dit-il en excellent français, mais avec la prononciation marseillaise, il avait de l’accent, il avait beaucoup d’accent ! — veux-tu être empalé ? — J’eus le courage de ré-