Page:Haget - Maladie du coït.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 10 —

jamais été visitée par cette maladie, et dans les Landes, ce n’est que dans ces dernières années qu’on l’a observée, et son invasion y est due à des étalons importés des Basses-Pyrénées. L’excès dans la répétition de l’acte du coït ne peut donc être invoqué. Une autre preuve contraire à cette assertion, c’est que dans les stations prussiennes, les ordres sont que les étalons, dans la force de l’âge, peuvent opérer deux saillies ; ceux de quatre ans, une seule dans l’espace de vingt-quatre heures, et encore doit-on leur accorder un jour de repos par semaine. De sorte que le nombre de juments saillies pendant la période de quatre mois à quatre mois et demi ne dépasse pas 45 à 50. Les reproducteurs ne sont donc pas épuisés, et cependant l’affection est fréquente dans cette contrée, et c’est même là qu’elle a été observée pour la première fois par le vétérinaire prussien Ammon.

La commission de Tarbes, composée mi-partie de médecins et de médecins vétérinaires, rattache l’évolution de la maladie du coït à des circonstances atmosphériques, à la constitution du sol, à des écarts aux règles de l’hygiène, tels que logements insalubres, au pacage dans les prairies mouillées, surtout lors des intempéries, à une alimentation peu abondante et peu substantielle ; car, dit-elle, les pauvres bêtes n’ont pour nourriture que ce qu’elles peuvent ramasser dans les landes. Outre ces causes, la commission parait rattacher une grande importance aux rapports sexuels opérés hâtivement après la mise-bas, et surtout dans les circonstances où le rapprochement des sexes a lieu ; car, dit-elle dans son rapport, lorsque les juments sont conduites au haras, c’est presque toujours le matin de bonne heure, souvent à jeun et par un temps souvent horrible. Montées par un domestique, elles sont menées à grand train. Enfin, arrivées à l’établissement du dépôt d’étalons, elles restent deux ou trois