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chand de vin, puisque, de toute éternité, notre sort l’a ainsi décidé.


Oh ! si l’intelligence savait combien le cœur se trouve bien suspendu à une belle chevelure, tous les hommes d’esprit deviendraient fous pour la chaîne qui nous tient en si douce captivité.


Mon cœur avait enfin saisi comme une proie un instant de repos, lorsque, hélas ! en dénouant ta merveilleuse chevelure, tu l’exaspéras derechef et le replongeas dans ses cruels tourments[1].


Ton joli visage est pour nous un échantillon de la beauté divine ; voilà pourquoi,

  1. On peut aussi traduire : l’oiseau qui réunit les amants était enfin pris au filet de mon cœur, mais tu dénouas ta chevelure et il s’est envolé derechef.