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— V —

La douzième ode renferme le vers que j’ai traduit ainsi : Oui tes lèvres, tes jolies lèvres étaient en droit de déverser sur les blessures brûlantes de mon cœur tout le sel dont elles sont empreintes.

Le sel est, évidemment ici, les railleries ou le dédain qui accueillent les transports amoureux du poète. Ces railleries ou ce dédain augmentent en même temps et les douleurs et l’amour de notre auteur comme le sel appliqué sur une plaie vive exaspère la souffrance et empire le mal. L’interprétation est bien dans la note persane, et cependant j’ai trahi complètement la pensée de Hafiz. J’ai dénaturé le sens littéral et j’ai remplacé une image par une autre. Que j’aie eu tort, j’en demeure convaincu, mais, cependant, je doute que l’on accueille avec aisance la figure que je vais expliquer ici.

Il est d’usage courant de dire en