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mots fassent jaillir avec force du cerveau du lecteur l’idée ou l’image de la scène évoquée. Dans ces conditions, l’obscurité eût régné en souveraine maîtresse si le poète ne s’appuyait, pour nous guider, sur des jeux de mots ou sur des allusions constantes aux mœurs, aux idées, à la religion, à l’histoire de son pays. On concevra dès lors combien une traduction « fidèle » resterait au-dessous du texte primitif et présenterait peu d’agrément au lecteur européen.

Mais, d’un autre côté, une paraphrase, ou, comme dit Voltaire, « une traduction libre d’un texte souvent trop libre », ne donnerait aucune idée de l’originalité de l’œuvre et du mode de penser des Persans.

La difficulté est donc réelle et l’écueil inévitable. Je n’en citerai que deux exemples bien caractéristiques, l’un emprunté à Hafiz et l’autre à Sa’adi.