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— III —

leure, et j’eusse bien voulu m’y soumettre si la chose ne m’eût pas paru impossible.

En effet, Hafiz, comme tous les poètes persans d’ailleurs, écrit avec une concision qui fait le désespoir des Européens qui veulent le lire. La grande élégance, chez les maîtres de l’Iran, ne consiste pas dans une description minutieuse des scènes qu’ils présentent ou dans une explication détaillée des sentiments qui les animent. Il est à remarquer qu’en général les deux distiques d’un vers forment un sens complet et qu’on pourrait, comme cela se fait dans tous les manuscrits, intervertir complètement l’ordre des vers dans une même ode sans rien leur retirer de leur valeur ou de leur signification. Enfermée dans ces bornes étroites, la pensée n’a plus, pour s’exprimer, qu’un petit nombre de mots à sa disposition. Il faut donc que ces