isolé ; les symptômes se font au contraire plus nombreux qui tendent à indiquer qu’il s’agit d’une campagne tout à fait systématique de la part de l’ecclesia militans romaine. Le 17 février dernier, je reçus de Vienne la nouvelle que la veille (par hasard le jour de mes 71 ans), le Père Jésuite Giese, dans une conférence très applaudie, avait déclaré admettre, non seulement la théorie de la descendance mais encore son application à l’homme, qu’il tenait pour parfaitement conciliable avec les dogmes de la religion catholique — et cela à une réunion très nombreuse de « catéchistes » ! Il importe particulièrement de remarquer que dans un nouveau recueil catholique, la Bibliothèque scientifique de Benziger, les trois premiers fascicules traitent, d’une manière très approfondie et très habile, des plus importants problèmes de l’évolutionnisme (publiés en 1904 à Einsiedelen et Cologne) ; le premier est consacré à la formation de la terre, le second à la génération spontanée, le troisième à la théorie de la descendance. L’auteur, le père M. Gander, fait les concessions les plus dignes de remarque à notre doctrine de l’évolution, mais il s’efforce en même temps de démontrer que ce qu’il accorde n’est en contradiction, ni avec la Bible, ni avec l’interprétation dogmatique des Pères de l’Église et des scolastiques les plus célèbres. Bien qu’il faille reconnaître que la logique sophistique n’a pas été ménagée dans ces raisonnements spécieux et jésuitiques, cependant Gander, par ses paralogismes, ne convaincra aucun homme instruit, habitué à penser d’une manière indépendante. Le point de vue où il se place est caractérisé par ceci, que la génération spontanée (conçue
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