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impartial, à cette conclusion que la descendance monophylétique s’imposait pour les premiers aussi indéniable que pour les secondes. Si, comme l’admet Wasmann, les quatre mille espèces de fourmis du système ne forment qu’une seule « espèce naturelle, » c’est-à-dire descendent d’une forme originelle commune, il faut admettre absolument la même hypothèse au sujet des six mille espèces de mammifères (deux mille quatre cents espèces encore vivantes et trois mille six cents fossiles) — en y comprenant, bien entendu, l’homme.

Naturellement, les graves reproches que nous sommes obligés de faire aux sophismes et aux paralogismes de cette « théorie ecclésiastique de la descendance » ne concernent ni la personne ni le caractère du père Wasmann, mais le système des Jésuites, qu’il défend. Je ne doute pas que cet éminent naturaliste, (que je ne connais pas personnellement) n’ait écrit son livre de bonne foi et qu’il ne s’efforce loyalement de concilier les inconciliables contradictions entre notre évolutionnisme naturel et la croyance de l’Église en une création surnaturelle. Mais cette conciliation de la raison et de la superstition n’est possible que par le sacrifice de la raison même, par le « sacrificium intellectus » ! Nous constatons, d’ailleurs, la même chose dans l’œuvre de tous les autres jésuites, chez les « Pères » Cathrein et Braun, Besmer et Cornet, Linsmeier et Muckermann (!) dont la science jésuitique, ambigüe a été exposée très fidèlement et d’une façon parfaite dans l’article déjà mentionné de R. H. Francé, de Munich (numéro 22 de la Libre Parole, 16 février 1904, Francfort-sur-le-Mein).

L’essai intéressant de Wasmann n’est d’ailleurs pas