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qu’aux singes inférieurs du Nouveau-Monde ; Uhlenhuth est même allé jusqu’aux demi-singes. Par suite, la « parenté d’origine » de l’homme et du singe anthropoïde, depuis longtemps établie par l’anatomie, est devenue aujourd’hui une propre parenté de sang, démontrée par la physiologie[1].

Non moins grosses de conséquences sont les découvertes embryologiques du zoologiste d’Erlangen, feu É. Selenka. Il entreprit deux grands voyages dans l’Inde orientale pour étudier sur place l’ontogénie des singes anthropoïdes asiatiques, l’orang et le gibbon. À l’aide de nombreux embryons, par lui réunis, il démontra que certaines particularités frappantes, dans la formation du placenta, que l’on avait jusqu’ici attribuées exclusivement à l’homme et signalées comme une « particularité frappante » de notre race, se rencontraient, absolument les mêmes, chez ces singes anthropoïdes, proches parents de l’homme, par opposition à ce qui avait lieu chez tous les autres singes. En raison de tous ces faits et d’autres encore, je considère la provenance de l’homme, que je fais descendre de singes anthropoïdes de l’époque tertiaire, aujourd’hui disparus, comme établie avec autant de certitude que celle des oiseaux ou celle des reptiles, qui descendent, (sans qu’aucun zoologiste en doute encore à l’heure actuelle), les premiers, des reptiles, les seconds des amphibies. La parenté d’origine est aussi étroite que le montrait déjà, en 1883, dans son excellent livre sur les singes anthropoïdes, mon défunt compagnon d’études, l’anatomiste berlinois R. Hartmann (qui, il y a cinquante ans, s’asseyait avec moi aux pieds de J. Müller) ; il proposait

  1. La consanguinité de l’homme. — Les sophismes illusoires au moyen desquels Wasmann cherche à retirer leur force aux recherches convaincantes de Friedenthal, Uhlenhuth et Nuttall, sont dans leur genre des chefs-d’œuvre de sophistique jésuite, tout comme la polémique artificieuse dirigée contre mon Anthropogénie (5e éd. 1903) et contre l’œuvre instructive de R. Wiedersheim : La structure de l’homme, témoignage de son passé (3e éd. 1902).