sont même beaucoup plus que dans le cas de bien d’autres mammifères. C’est ainsi, par exemple, que l’origine de l’éléphant, du tatou, des animaux à écailles, des sirènes, des cétacés est un problème beaucoup plus obscur et difficile que celui de l’origine de l’homme.
Lorsque Huxley, en 1863, publia son mémoire, d’une importance capitale, sur « la place de l’homme dans la nature », il orna le volume d’une couverture sur laquelle on voyait, l’un à côté de l’autre, les squelettes de l’homme et des quatre singes anthropoïdes encore existants (des deux asiatiques, le gibbon et l’orang-outang, et des deux africains, le chimpanzé et le gorille). La comparaison impartiale de ces cinq squelettes montre que non seulement ils se ressemblent extrêmement dans l’ensemble, mais que, dans leur structure, dans l’ordonnance régulière et les relations de toutes les parties, ils sont identiques. Les mêmes deux cents os composent la charpente osseuse de l’homme et des quatre singes anthropoïdes, dépourvus de queue, nos plus proches cousins. Les mêmes trois cents muscles servent à mouvoir les parties isolées du squelette. Les mêmes poils couvrent notre peau, les mêmes glandes mammaires servent à allaiter les jeunes. Le même cœur à quatre cavités sert de pompe centrale dans la circulation du sang ; les mêmes trente deux dents forment notre denture ; les mêmes organes de reproduction permettent la conservation de l’espèce ; les mêmes groupes de neurones ou de cellules ganglionnaires constituent l’édifice merveilleux de notre cerveau et accomplissent ce travail suprême du plasma qu’on désigne du nom d’« âme » et qu’on vénère même parfois comme un