« Celui qui possède la science et l’art,
« Celui-là a également de la religion !
« Celui qui ne possède ni l’un ni l’autre de ces deux biens,
« Que celui-là ait de la religion ! »
Notre Monisme — « en tant que lien entre la religion et la science » — comprendra en ce sens, tout ensemble « Dieu et le monde », selon une vérité que le grand Spinoza avait déjà clairement exprimée et sur laquelle Giordano Bruno avait apposé un sceau en mourant dans les flammes. On a, dans ces derniers temps, soutenu à diverses reprises, que Gœthe avait été un « chrétien croyant » et un orateur célèbre a même invoqué, ici à Berlin, il y a de cela quelques années, le témoignage de notre plus grand poète, en faveur des dogmes merveilleux de la confession chrétienne. En présence de ces faits, il convient de rappeler que Gœthe lui-même s’est donné expressément comme un « Non chrétien décidé » ; le « grand païen de Weimar » a formulé, précisément, sa profession de foi panthéiste avec le plus de netteté dans ses plus belles œuvres poétiques : dans Faust, dans Prométhée, dans Dieu et le monde. Comment au reste, un si puissant penseur, dans la pensée duquel le développement de la vie organisée n’avait pu se faire qu’à travers des millions d’années, — aurait-il pu adopter la croyance bornée en un juif, prophète et enthousiaste qui, il y a dix neuf cents ans a voulu racheter l’humanité par sa mort volontaire ?
Notre Dieu moniste, en tant qu’être universel, embrassant le Cosmos, tout entier — le « Dieu Nature » de Spi-