vésicule cérébrale se subdivise, par des étranglements transverses en trois, plus tard en quatre ou cinq vésicules. La plus importante, de beaucoup, est la première, le cerveau antérieur, organe de la plus haute activité psychique. Plus l’intelligence se développe, chez les vertébrés supérieurs, plus le cerveau antérieur devient grand, plus son contenu augmente et plus ses diverses parties se différencient. En particulier, sa partie la plus importante, le manteau gris ou écorce cérébrale, atteint, à partir seulement des mammifères supérieurs, ce degré de développement quantitatif et qualitatif qui l’élève au rang d’ « organe de l’esprit » proprement dit. Les célèbres découvertes de Paul Flechsig (de Leipzig) ont démontré, il y a de cela onze ans, l’existence distincte de huit zones dans l’écorce cérébrale dont quatre zones sensorielles servent à percevoir les sensations internes, tandis que quatre zones intellectuelles (régions d’associations), situées entre les précédentes, sont le siège des opérations intellectuelles supérieures : liaison des impressions, formation des représentations et pensées, induction et déduction. Ce véritable « organe de l’esprit », le phronema n’est pas du tout encore développé chez les mammifères inférieurs ; il se forme seulement peu à peu chez les mammifères supérieurs et parallèlement aux progrès de l’intelligence. C’est seulement chez les plus intelligents des placentaliens, d’une part chez les ongulés supérieurs (le cheval, l’éléphant), d’autre part chez les carnassiers (renard, chien) et surtout chez les primates, que le phronema atteint ce haut degré de développement qui nous conduit finalement du singe anthropoïde à l’homme primitif et de celui-ci à l’homme civilisé.
Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/109
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.