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La considération impartiale de l’âme cellulaire et de sa mémoire chez les radiolaires et autres protistes monocellulaires, nous conduit immédiatement à leur analogue chez la cellule-œuf, ce stade initial monocellulaire de la vie individuelle, d’où sortira chez tous les histones, chez tous les animaux et plantes à tissus, l’organisme compliqué et polycellulaire. Notre propre organisme humain, lui aussi, n’est au début de son existence individuelle, qu’une simple sphère de plasma, pourvue d’un noyau, n’ayant qu’un quart de millimètre de diamètre et n’apparaissant que comme un petit point à l’œil nu. Cette cellule souche (cytula) se produit à l’instant où l’ovule est fécondé, où la cellule femelle fusionne avec le petit spermatozoïde mâle ; l’ovule transmet par hérédité les qualités personnelles de la mère à l’enfant, le spermatozoïde celle du père — et cette transmission héréditaire porte aussi bien sur les caractères les plus délicats de l’âme que sur ceux du corps. Les recherches modernes sur l’hérédité, qui tiennent aujourd’hui tant de place dans la littérature biologique, et dont Darwin a été le premier promoteur (1859), se rattachent immédiatement aux processus matériels visibles de la fécondation.

Les phénomènes infiniment intéressants et importants de la fécondation ne nous sont connus dans tous leurs détails que depuis trente ans. D’innombrables et minutieuses recherches ont montré, sans exception, que le développement individuel du germe provenant de la cellule souche, ou ovule fécondé, a lieu partout conformément aux mêmes lois. La cellule souche donne bientôt naissance, par des divisions successives, à de nombreuses cellules simples qui servent tout d’abord à