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űCHAPITBE TIII. REMARQUES SUR L'ORDRE DES MOTS. § 153. Le substantif sujet ou complément et le pronom per- sonnel sujet ont généralement dans la prose du xvii« siècle la place que leur attribue la langue actuelle, tandis qu'en poésie on rencontre encore souvent l'ancienne construction. Cepen- dant, soit en vers, soit en prose, on observe assez souvent un ordre de mots différent du nôtre*. « A. Quelquefois le substantif sujet est placé entre le verbe auxiliaire et le participe. Ex. : A celui qui â le plus reçu sera le plus grand compte demandé, à cause du pouvoir qu'il a pour le secours. (Pasc, Pens., I, 196.) — Déjà ma main en fondait la durée Sur le bel art qu'ont les dieux inventé. (La Font., Fabl, XII, 15, 5.) — De nul d'eux n'est souvent la province conquise. (La Font., FabL, I, 13, 12.) — Sur qui sera d'abord sa vengeance exercée? (Rac, Baj., V, 1, 1446.) Le sujet substantif se place dans les périphrases entre le verbe et l'infinitif, construction très usitée autrefois. Ex. : Les lieutenances... ont enfin été accordées..., n'ayant point voulu la Reine les bailler, etc. (Malh., III, 358.) — Quand pourra mon amour baigner avec tendresse Ton front victorieux de larmes d'allégresse'} (Corn., Hor., IV, 2, 1147.) — Il arriva le lendemain En un lieu que devoit la déesse bizarre Fréquenter sur tout autre. [Id„ Fabl., VII, 12, 36.) Le substantif sujet se place après le verbe dans une propo- sition participiale (voy. § 95, D). Ex. : En pleine paix, étant bien avec tous ses voisins; ne parois- . Scarron, dans ses poésies, montre la plus grande liberté dans la cons- truction, mais l'auteur de cet ouvrage ne le cite point.