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IX

PREMIER PRINTEMPS


Lorsque l’on sent dans les clairières
Le souffle tiède du printemps,
Lorsque l’on voit les primevères
Émailler d’or l’herbe des champs,

Lorsque l’eau des ruisseaux gazouille
Plus gaîment sous les noirs buissons,
Lorsque son cours plus lent s’embrouille
Dans les épaisseurs des cressons,

Alors l’hiver grondeur s’efforce
Vainement de lutter encor :
Les verts bourgeons crevant l’écorce
Dérangent son triste décor.