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Assis au bord d’un lac ou d’un fleuve très large
Dont à gauche un riant coteau forme la marge.
En face sont des prés, des champs, quelques maisons
Éparses dans la plaine et les bleus horizons.
Tout est calme : pas un frisson dans le feuillage,
Pas un souffle dans l’air, au ciel pas un nuage.
L’immense nappe d’eau, miroir profond et pur,
Répète la pâleur mourante de l’azur,
Et l’air étrangement sonore répercute
Le sourd ébranlement que causent dans leur chute
En un chantier, voisin de très lourds madriers,
Lentement déchargés par quelques ouvriers,
Ou bien le bruit que font près de moi sur la rive
Des laveuses frappant du battoir leur lessive.