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II

MINUIT


Ma lampe, se lassant de m’attendre sans doute,
S’est éteinte : aux lueurs mourantes d’un tison
Je rêve, assis encore à ma table et j’écoute
Le silence qui semble agrandir la maison.

Le vent rôde au dehors dans la ville déserte ;
J’entends se rapprochant, s’éloignant tour à tour,
La plainte de son souffle errant qui déconcerte
La lanterne tremblante au coin du carrefour.

Tout sommeille et se tait : une horloge lointaine
Au centre de la ville a sonné douze coups.
C’est Minuit, c’est la noire et taciturne Reine
Dans ses sombres atours qui passe auprès de nous.