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jours-là, même les écrivains philosophiques se permettaient maints petits luxes — le vin pourpre dans mon verre, tous ces détails sont photographiquement distincts. Au dessert, je m’attardai, combinant le goût des noix à une cigarette, regrettant l’imprudence d’Ogilvy et déplorant la peu clairvoyante pusillanimité des Marsiens.

Ainsi quelque respectable dodo de l’île Maurice aurait pu, de son nid, envisager de cette façon les circonstances et, discutant l’arrivée d’un navire en quête de nourriture animale, aurait dit : Nous les mettrons à mort à coups de bec, demain, ma chère !

Sans le savoir, c’était le dernier dîner civilisé que je devais faire pendant d’étranges et terribles jours.