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VI

LE RAYON ARDENT SUR LA ROUTE DE CHOBHAM

La façon dont les Marsiens peuvent si rapidement et silencieusement donner la mort est encore un sujet d’étonnement. Certains pensent qu’ils parviennent, d’une manière quelconque, à produire une chaleur intense dans une chambre de non-conductivité pratiquement absolue. Cette chaleur intense, ils la projettent en un rayon parallèle contre tels objets qu’ils veulent au moyen d’un miroir parabolique d’une composition inconnue — à peu près comme le miroir parabolique d’un phare projette un rayon de lumière. Mais personne n’a pu indiscutablement prouver ces détails. De quelque façon qu’il soit produit, il est certain qu’un rayon de chaleur est l’essence de la chose — une chaleur invisible au lieu d’une lumière visible. Tout ce qui est combustible s’enflamme à son contact, le plomb coule comme de l’eau, le fer s’amollit, le verre craque et fond, et l’eau se change immédiatement en vapeur.

Cette nuit-là, sous les étoiles, près de quarante personnes gisaient autour du trou, carbonisées, défigurées, méconnaissables, et jusqu’au matin la lande, de Horsell jusqu’à Maybury, resta déserte et en feu.

La nouvelle du massacre parvint probablement en même temps à Chobham, à Woking et à Ottershaw. À Woking, les boutiques étaient fermées quand le tragique événement se produisit et un grand nombre de gens, boutiquiers et autres, attirés