Page:H G Wells La guerre des mondes 1906.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.

millions d’habitants se mettait en mouvement, s’échappait, s’enfuyait : bientôt elle s’écoulerait en masse vers le Nord.

— La Fumée Noire ! criaient d’innombrables voix. Le Feu !

Les cloches de l’église voisine faisaient un discordant vacarme ; un chariot mal conduit alla verser, au milieu des cris et des jurons, contre l’auge de pierre au bout de la rue. Des lumières, d’un jaune livide allaient et venaient dans les maisons, et quelques cabs passaient avec leurs lanternes non éteintes. Au-dessous de tout cela, l’aube devenait plus brillante, claire, tranquille et calme.

Il entendit des pas courant de ci de là dans les chambres, en haut et en bas, derrière lui. La propriétaire vint à la porte négligemment enveloppée d’une robe de chambre et d’un châle. Son mari suivait, en grommelant.

Quand mon frère commença à comprendre l’importance de toutes ces choses, il remonta précipitamment à sa chambre, prit tout son argent disponible — environ dix livres en tout — et redescendit dans la rue.