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l’enfance ni la vieillesse ne trouvèrent grâce à leurs yeux ; plusieurs de leurs victimes, pour échapper à des tortures affreuses, s’élancèrent d’elles-mêmes au milieu des flammes. Là périrent deux cent soixante personnes de tout âge, de tout sexe ; quelques hommes seulement parvinrent à se sauver ; réservés sans doute par la providence, pour venir faire l’horrible récit de cette sanglante catastrophe !

Aussitôt que cette nouvelle fut connue dans les autres postes, les infortunés planteurs qui y avaient pris refuge, saisis de terreur, se mirent à fuir, et au milieu des plus grands dangers et des privations de tous genres ils cherchèrent à se rendre à Mobile, abandonnant derrière eux leurs maisons, leurs troupeaux, à la rage des Indiens.

Tout ce pays, qui naguère présentait l’aspect le plus riche, le plus animé, fut changé en un véritable désert éclairé de distance en distance par la lueur des incendies ! L’homme sauvage est cent fois pire que les bêtes féroces ; il détruit pour le seul plaisir de faire le mal, et il est incapable de reconnaissance. Qui aurait pu croire que ces cruels dévastateurs étaient ces mêmes Creeks qui si long-temps avaient joui de nos bienfaits, contre lesquels nous n’avions