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hommes eu pouvoir. Noble triomphe, qu’on aurait pu attendre d’un peuple depuis longtemps formé en corps de nation, mais qui ne peut être trop admiré quand c'est une confédération d’états indépendants, si récemment unis, qui en donna l’exemple ! Oui, c’est une vérité éternelle : tout digne citoyen doit se réjouir des succès de son pays, quelle que soit son aversion pour ceux qui le gouvernent ! — Les préparatifs militaires qui se faisaient de toutes parts exaltaient les sentiments d’une ardente jeunesse ; le récit des brillants faits d’armes dont nos journaux retentissaient lui donnait le vif désir de s’illustrer aussi. Les habitudes d’un peuple qui, pendant trente années, avait joui de la paix, et ne s’était occupé que d’opérations de commerce et d’agriculture, ne pouvaient changer tout-à-coup ; mais partout l’homme est né pour la guerre : présentez-lui des scènes martiales, et bientôt il sentira son sang bouillir dans ses veines. C’est ainsi qu’il en fut chez nous : la contagion de l’esprit militaire s’étendit peu à peu, et il fut bientôt facile de prévoir que l’étranger, qui d’abord n’avait été considéré que comme l’ennemi d’un parti, finirait par être considéré et traité comme l’ennemi de la nation entière.