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toujours le droit de revendiquer ses sujets partout où ils se trouvaient ; qu’on alléguait en vain que les soldats pris à Queenstown étaient naturalisés en Amérique dix ans, vingt ans avant la guerre ; qu’en portant les armes contre leur pays natal, ils étaient devenus criminels ; et que c’était donc à tort que le gouvernement américain avait cru devoir employer des mesures de représailles pour empêcher l’Angleterre d’infliger à ceux de ces soldats qui seraient vraiment reconnus pour être ses sujets, le juste châtiment qu’ils avaient encouru.

De l’autre côté, on répondait que chaque homme a le droit de se choisir une patrie, et que le pays où il s’établit, et par lequel il est adopté, doit le traiter en tout comme l’un de ses enfants ; que dire qu’un homme est lié à jamais au pays où il a vu le jour, est une maxime du système féodal non soutenable chez un peuple libre, et d’autant plus absurde qu’il en résulterait la conséquence que celui que le hasard a fait naître sous une monarchie absolue, sous le plus affreux despotisme, ne peut jamais s’affranchir de son esclavage, et doit traîner sa chaîne partout après lui ; enfin, pour prouver que le gouvernement qui a admis un étranger au nombre de ses citoyens, lui