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débat dans lequel, ainsi qu’on s’en doute bien, les antagonistes du gouvernement n’épargnèrent point leurs déclamations accoutumées.

Le second objet qui occupa la législature nationale, fut de pourvoir aux moyens de remplir les rangs de l’armée de ligne. La difficulté d’obtenir des soldats par la voie de l’enrôlement devenait chaque jour plus grande, et même l’opposition en lirait son principal argument pour prouver que la guerre n’était pas populaire. Cet argument était facile à réfuter ; car, si on ne trouvait pas de recrues, c’est que pendant la longue paix dont nous avions joui, et attendu le peu de forces que nous avions eues sur pied, la profession de soldat enrôlé était tombée en discrédit : un soldat était généralement considéré comme un homme, ou fainéant, ou incapable, qui vendait sa liberté pour s’affranchir de tout travail. Aussi voyait-on les fils de laboureurs, les jeunes artisans, marcher sans murmurer comme miliciens, comme volontaires ; mais ils auraient cru se déshonorer en s’enrôlant, tant les devoirs qu’un soldat s’imposait par un engagement de plusieurs années leur paraissaient contraires à l’indépendance du citoyen. Le seul mode de combattre cette aversion était